Carnet de bord, réflexions et informations concernant le Pérou et mon stage de coopération en environnement dans ce pays époustouflant.

Qui sommes-nous?

Tout d’abord, qui sont les « nous »? Eh bien nous sommes deux à partir, soit Guillaume et moi. Nous étudions à la maîtrise en environnement à l’université de Sherbrooke. Dans le cadre de ce programme, nous devons faire un stage obligatoire dans le domaine de l’environnement. Ce dernier peut être fait au Québec, ou ailleurs. Donc, appréciant la diversité culturelle du monde et étant conscients que nous ne sommes pas seuls sur cette petite boule bleue, nous avons décidé de faire notre stage à l’étranger.

Pourquoi le Pérou?

Il est important de mentionner que nous nous insérons dans un cadre de stage préexistant. En effet, cela fait plusieurs années que des stagiaires en environnement vont au Pérou. Ainsi, nous profitons de plusieurs partenariats déjà établis. À Sherbrooke, nous collaborons avec l’ONG « Carrefour de solidarité international » et cette dernière nous met en contact avec « Ayni Desarollo », une autre ONG, mais péruvienne cette fois. Par conséquent, notre projet permet une continuité avec les stages des années précédentes, permettant ainsi d’aller plus loin qu’un stage international conventionnel, où aucun véritable suivi ne serait effectué.

Que faisons-nous au Pérou?

Plusieurs problématiques ont été constatées par le passé. En collaboration avec l’ONG péruvienne, nous avons établi deux axes de travail :

1- Élaboration et réalisation d’un plan de sensibilisation concernant plusieurs aspects de l’environnement et pouvant toucher la population et les dirigeants locaux.

Les projets sur la table actuellement concernent le compostage et le jardinage, et l’organisation de journées de l’environnement.

2- Beaucoup plus complexe, ce volet inclut le diagnostic, l’analyse et les recommandations sur l’environnement en milieu fortement urbanisé en zone humide avec résurgence d’une nappe phréatique.

Cela touchera plus précisément la gestion des problèmes causés par la résurgence de l’eau, le manque d’assainissement et de distribution d’eau, de collecte de matières résiduelles non suffisante ainsi que les vecteurs de maladies.

Les chroniques:

Chroniques, réflexions et informations, voilà donc un beau moyen de communication entre vous et moi:

jeudi 4 septembre 2008

La fin des temps

Pour une dernière fois sous ce titre, bonjour à tous,

Eh oui, déjà quatre mois se sont écoulés, le projet est terminé… et le voyage qui s’ensuivait aussi. Depuis maintenant une semaine, me revoilà, donc, de ce pays du sucre d’érable et de la poutine, qui m’a vu naître, grandir, partir… et revenir!
Cependant, que ce soit dans mon corps ou dans mon esprit, il n’y a point de décalage horaire. En effet, bien que nous n’ayons pas réalisé l’ensemble de ce que nous aurions souhaité, ni visité toutes les régions du pays, nous revenons tout de même avec le sentiment du devoir accompli, un rapport sous la main et plein de beaux projets pour les années futures dans le sac à dos. Qui plus est, n’ayant raté aucun avion ni aucun rendez-vous, notre plan de match pour le voyage s’est réalisé quasi sans embûches. Nous avons donc la tête pleine d’images de la jungle, des montagnes, de la côte et du désert, sans oublier tous ces gens que nous avons croisés.

Enfin bref, j’espère que ces petits mots écrits tout au long de notre voyage vous ont plu. Pour ma part, ce fut un réel plaisir de vous écrire mes impressions, sentiments et constatations surce pays magnifique.

Dernière chose, j'ai écrit un article dans le journal de l'Université de Sherbrooke qui résume l'ensemble de notre projet, ainsi que le voyage dans son ensemble. Je vous invite donc à le lire. Il est disponible sur internet à l'adresse:

http://www.usherbrooke.ca/udes/uploads/Shared_Uploads/media/02_01.pdf

Merci,
Jean-François Dallaire

vendredi 11 juillet 2008

De Huaraz à Quillabamba: définitivement en route... vers l'intérieur!

Huaraz, Lima et demain… Quillabamba!
4 au 12 juillet
La fin de semaine dernière, nous fûmes allés à Huaraz. Que de joies! Au menu, une fin de semaine sans l’ombre d’un nuage, un tour dans le parc de Huascaran, l’un des plus beaux du monde, et une descente de 1200 mètres en vélo des hauteurs vers le centre de Huaraz, capitale du ciel à plus de 3000 mètres d’une province où culminent des montagnes parmi les plus hautes du monde. Vraiment magnifique! Le plus dure, c’est qu’à cet endroit, tout est beau, il faut donc se limiter dans les photos.

Enfin, ce message uniquement pour vous dire que pour les deux prochaines semaines, nous serons à Quillabamba, près de Cusco. Ainsi, nous allons rencontrer les dirigeants locaux afin de voir ce que les futurs étudiants de la maîtrise pourraient faire ici comme projet. Ça promet!

Donc maintenant, on peut dire plus que jamais…
EN ROUTE VERS L’INTÉRIEUR!

lundi 30 juin 2008

La Coopération – Un espoir?

Pérou, Lima
30 juin 2008

Il y a de ces moments, dans une vie, où l’on regarde au loin et on se dit « Mon Dieu… mais qu’est-ce que c’est que ça! Pourquoi nous en sommes rendus à ce point-ci de la pauvreté humaine et de l’insalubrité? »

Sans bouger et en restant au même lieu, il serait alors possible de tomber à jamais dans l’amertume et le cynisme. Ainsi, penser que tel que les choses évoluent, avec la dégradation de l’environnement qui nous entoure, tout ne pourrait aller que de pire en pire et que l’humanité ira sombrer dans les abîmes, ayant épuisé l’ensemble ses ressources naturelles.

Cependant, le mouvement aidant, la route est traversée de gens différents et ouverts d’esprit. Des gens croyant, eux aussi, que l’opulence d’une partie du monde, poussant l’autre à un dénuement et à une mendicité parfois extrême, doit changer. Voyant toute cette force de vie positive, l’espoir renaît et permet de penser qu’il serait possible un jour qu’effectivement, une évolution s’installe et que la nature soit respectée comme elle le devrait, elle qui supporte la vie sur cette petite Terre.

Ainsi, la coopération internationale, lorsqu’elle n’est pas faite avec l’arrière pensé d’enrichir le pays donateur, mais plutôt dans un esprit d’entraide et justement, de coopération, est un pas vers l’équité dans le monde. Pourquoi l’équité avant la protection de l’environnement? Surtout lorsque l’on considère qu’avec une meilleure équité, les pays moins avancés se développeront et donc, consommeront davantage!

En ce qui concerne l’environnement, la pauvreté est un frein. En effet, qui sommes-nous pour dire « Allez! Ne jetez plus vos eaux usées et vos ordures dans vos rivières, traitez-les, préservez vos forêts vierges pour leur valeur intrinsèque et la biodiversité, cessez d’utiliser le charbon polluant l’air pour cuisiner, et j’en passe », lorsque la majorité lutte constamment pour survivre. Avec une meilleure distribution des richesses et un développement soutenable, réalisé main dans la main entre toutes les nations, il serait tout à fait possible que l’espèce humaine vive bien et ce, ad vitam aeternam!

Bien sûr, cela nécessitera certains sacrifices de la part de la population des pays les plus industrialisés. Cependant, à mes yeux, c’est le seul moyen d’arriver préserver l’environnement et de permettre à la Terre de nous supporter, pour l’avenir!

C’est donc une vision, un rêve… un espoir! Et il commence par le voyage qui ouvre les yeux et la coopération qui développe l’amitié.

Bilan de mi-mandat!

Lima, Comas, Zone d’étude de la Alborada
30 juin 2008

Eh oui, nous sommes déjà à mi-mandat! C’est donc un excellent moment pour faire le point sur le projet, ce que nous avons réalisé et ce que nous réaliserons.

Jusqu’à présent, pleins de péripéties. Bien sûr, on s’y attendait, mais elles surprennent toujours! Tout d’abord, la municipalité croyait que nous étions au Pérou pour étudier, et non pour travailler. Donc, elle nous cachait volontairement des données sur les caractérisations existantes puisqu’elle pensait que c’était notre objectif académique de refaire un diagnostic! Évidemment, aussitôt que nous nous sommes aperçus de cette mésentente, nous avons réexpliqué le but de notre stage sur le plan de la maîtrise.

Puis, ce qui devait être une caractérisation d’une future zone écologique et de réaliser un plan d’intervention et d’aménagement c’est finalement transformé en une évaluation de l’environnement en général dans les endroits les plus critiques de la zone de la Alborada. Pour ce faire, nous avons visité et caractérisé toutes les « aires vertes ». De plus, depuis une semaine, nous échantillonnons la population sur les thèmes de l’eau, des déchets, des maladies et diverses problématiques de contaminations. Nous profitons aussi de ce contact privilégié pour donner des petits pamphlets sur l’environnement et les bonnes pratiques à réaliser. Bilan à présent, sur les quelques parcs existants, certains sont bien entretenus et d’autre sont tout simplement un bout de terre avec quatre poteaux faisant office de but de football! Au niveau des services essentiels, la plupart des habitations sont desservies au moins quelques heures par jour par le service d’eau, les autres s’alimentent avec des puits, ce qui est un problème puisque la nappe phréatique est contaminée par toute sorte de sources (huile à moteur, acide de batterie, matières fécales, etc!). De plus, ceux qui ne sont pas alimentés par le réseau de distribution d’eau ne le sont pas non plus pour les égouts. Ils jettent donc leurs eaux sales directement dans la rue et font leurs besoins… dans la nappe phréatique!

Pour ce qui nous reste à faire, eh bien il y a deux volets. Premièrement, nous devons terminer notre collecte de donnée, puis faire un rapport de l’état de situation et donner des recommandations pour l’amélioration l’environnement. Nous devons aussi établir une série d’indicateurs, qui seront par la suite utilisés pour faire un suivi de la situation. Deuxièmement, nous partons dans deux semaines et ce, pour deux semaines, pour Quillabamba, dans la vallée sacrée des Incas près du Machu Picchu. Cela dans le but de discuter avec les dirigeants locaux de leurs besoins en environnement et de ce que pourraient apporter les étudiants de la maîtrise en environnement.

Voilà donc où nous en sommes! Aussi, pour réaliser ce qui reste à faire, il nous reste un peu plus d’un mois. Nous terminons notre mandat le 9 août.

Trujillo et la côte nord des Moches

Trujillo, Vallée du Moche, département de la Libertad
21 - 22 juin 2008

Jadis le siège de la civilisation Moche, puis des Chimus qui suivirent, Trijillo fut aussi un haut lieu de commerce au Pérou lors de la colonisation par les conquistadors. En effet, la ville, bordée par le désert et l’océan, est balayée par la chaleur, mais est alimentée en eau par des cours d’eau. Ainsi, l’agriculture y était, et y est toujours, développée.

Ce sont tout d’abord les Moches, il y a deux mille ans, qui créèrent un réseau de canalisation qui permit de l’irrigation. Sept cents ans plus tard, les Chimus reprirent ce système et l’améliorèrent. Prospère, cette région fut d’ailleurs l’une des dernières à tomber aux mains des Incas lors des invasions.

Aussi, contrairement à d’autres lieux où les conquistadors ont tout rasé et où il ne subsiste que des poussières des temps anciens, il persiste toujours une grande quantité de sites, notamment Chanchan, figurant sur le palmarès du patrimoine mondial, ainsi que les Huaca del Sol et de la Luna, deux sites merveilleux qui figureront surement sur ce palmarès un jour.

Ainsi, Chanchan était une forteresse au cœur de la ville et le chef-lieu de la haute bourgeoisie du temps des Chimus. Elle y intégrait des quartiers résidentiels, des places publiques pour les cérémonies et même, une lagune artificielle creusée dans le sol et où l’eau jaillissait de la nappe phréatique! Le site est tout simplement… immense. Fait intéressant à noter, les Chimus, de même que les Moches, construisaient leurs bâtiments avec du bois, et des briques d’adobe, mais sans un agencement ordonné. Ainsi, ces derniers résistaient mieux aux tremblements de terre que les constructions espagnoles!

Bien sûr, on ne peut passer outre la Huaca de la Luna. Ce site, de la civilisation Moche, est splendide et surtout, est encore en cours de fouilles. De plus, puisque le site était presque entièrement enseveli dans les sables, il s’est magnifiquement conservé. On voit même les couleurs originales sur certains murs! Mais tout d’abord, il faut souligner deux choses. Premièrement, Huaca signifie temple. Deuxièmement, les noms Huaca de la Luna et Huaca del Sol sont des noms donnés par les Espagnols. En effet, ceux-ci ne différenciaient pas les cultures avec celle des Incas. Ils pensaient donc que ces temples servaient pour la vénération du soleil et de la lune, ce qui n’était point le cas. La Huaca de la Luna servait de lieu de culte pour une divinité mythique à caractère animal, et la Huaca del Sol était le centre administratif! Aussi, la Huaca de la Luna était édifiée en pyramide et a évolué au fil du temps. Ainsi, à chaque nouveau chef, les Moches élargissaient la base et ajoutaient un étage. Les archéologues ont jusqu’à présent compté six étages.

Dernière chose, l’ensemble des sites rassemblait probablement plus de 60 000 personnes, dont la partie administratrice vivait entre les deux Huacas.

mercredi 28 mai 2008

Changements climatiques, glaciers andins et agriculture

Vallée du Mantaro, Département de Junin, Province de Huancayo
24 - 25 mai 2008

La vallée du Mantaro, grenier du Pérou et source de l’Amazone. Ce département est le plus productif du Pérou. Cependant, il est alimenté en partie par plusieurs glaciers. Or, depuis les années 50, ils ont considérablement reculé et leurs fontes s’accélèrent. Dans les 8 dernières années, ils ont perdu 25% de leur masse! Les études scientifiques sur ces glaciers sont catégoriques, si la tendance se maintient, d’ici 25 ans, ils auront complètement fondu!

Que se passera-t-il alors? Une grande partie de l’agriculture en dépens, ils alimentent le bassin amazonien, dont le débit a diminué de 5% dans les dernières années, et les cours d’eau qu’ils alimentent fournissent une grande partie de l’électricité du pays. Tout cela sans discuter du fait que, par la fonte des glaciers, le niveau des mers augmentera forcément de plusieurs mètres.

Enfin, la communauté sud-américaine commence à voir les effets des changements climatiques. La semaine dernière, un sommet de l’Amérique du Sud et de l’Union européenne se tenait ici, à Lima. C’est alors qu’Alan Garcia, le président du Pérou, annonça la création d’un ministère de l’environnement, dont l’un des objectifs serait la diminution des émissions de gaz à effet de serre et une participation accrue du pays aux mécanismes de développement propre, inhérent au protocole de Kyoto.

Est-ce que cela sera suffisant? Est-ce trop peu trop tard? Qui sait? Au moins, c’est un commencement! L’important, c’est que l’ensemble de la planète agisse de manière concertée pour la réduction des émissions, mais aussi sur l’adaptation au réchauffement du climat. Oui, l’adaptation, car il est certain que le climat continuera à se réchauffer dans le prochain siècle et ce, même avec tous les programmes gouvernementaux possibles. C’est une question d’inertie climatique!

Civilisation précolombienne des Andes

Vallée du Mantaro, Département de Junin, Province de Huancayo

24 - 25 mai 2008

Cette fin de semaine, nous sommes allées au cœur de la culture péruvienne, dans la vallée du Mantaro, à 3 000 mètres d’altitude dans les Andes. L’une des têtes du bassin versant de l’Amazone, cette vallée, le grenier à nourriture du Pérou, abrita aussi un nombre impressionnant de civilisations précolombiennes, dont les gens de la place sont fiers. Et pour cause!

L’une des plus remarquables est la civilisation Wari (ou Huari) qui prit naissance dans cette province au VIe siècle de notre ère. Forte de l’apprentissage de l’irrigation avancé, acquis des anciennes civilisations Moche (côte du Nord) et Nazca (côte du Sud), les Waris développèrent un système de silo en pierres permettant la conservation des surplus de denrées alimentaires pendant plusieurs mois, voir années. Cela était possible grâce au climat froid et plutôt sec de la sierra andine, rendant les silos en pierres tels de véritables réfrigérateurs. Dans chacun de ces silos, il était possible d’entreposer jusqu’à 5 tonnes d’aliments, comme des patates ou des fèves.

Fait important à noter, à cette époque, l’ensemble des systèmes d’irrigation permettait aux habitants de cultiver, sur le même territoire que l’actuel Pérou, une superficie supérieure à celle d’aujourd’hui!

Les Waris développèrent aussi un important réseau de routes, que les Incas reprirent par la suite et améliorèrent. Ainsi, à l’apogée de cette civilisation, son territoire s’étendait sur presque toute la côte et la sierra de l’actuel Pérou.

De plus, lors de l’invasion par les Incas, au XVe siècle, les descendants des Waris, les Wankas, furent respectés et non totalement assimilés, contrairement à beaucoup d’autres peuples des Andes. Ainsi, au lieu d’interdire leurs rites et coutumes, les Incas intégrèrent plusieurs de leurs sites de cultes. Ce n’est donc que lors de l’invasion par les conquistadores que les Waris et leur culture disparurent réellement, comme plusieurs autres civilisations andines.

vendredi 23 mai 2008

Concertation?

Lima, Comas, Zone d’étude de la Alborada
23 mai 2008

La concertation! Au Pérou comme au Québec, je crois que l’on peut dire que c’est maintenant le nerf de la guerre de tout projet et ce, à toutes TOUTES les étapes!

En effet, aujourd’hui nous sommes allés sur le terrain pour faire une petite analyse de la qualité de l’eau dans la zone critique. Évidemment, personne ne savait que nous devions passer, mais ça, ce n’est pas vraiment un problème puisque les gens sont toujours heureux quand on s’intéresse à leurs problèmes. Non, le problème de concertation que nous avons observée concerne la suite de notre avant-midi. Nous avons accompagné une personne ressource de la municipalité pour une rencontre avec un groupe de dirigeants locaux. En somme les « leaders » des citoyens aux prises avec les problèmes de santé et d’environnement. Cette rencontre avait pour but de leur montrer le réseau de drainage qui sera installé pour extraire l’eau résurgente (présente dans les zones sombres sur la photo).

Or, malgré toutes les rencontres d’information et de consultation qui furent effectuées pour l’organisation du projet, aucunes ne fut faites sur la grosseur du réseau. Donc, la petite rencontre qui devait être heureuse et qui devait informer les leaders de l’avancement du projet s’est vite transformée en un affrontement « citoyens – municipalité », certains leaders ne croyant pas que la grosseur de la tubulure serait suffisante pour drainer la zone.

Donc, malgré que le projet soit bien ficelé et que techniquement ce soit la meilleure option compte tenu des contraintes financières, il y avait de l’opposition.

En soi, rien de bien grave. Le projet se fera et ce sera plus que probablement pour le mieux, mais cette petite opposition est suffisante pour mettre de l’amertume dans la bouche de tout le monde!

Et s’il y avait eu une discutions sur ce sujet?

Bon, je vous vois venir! Vous allez me dire que tout le monde ne peut pas être consulté sur tout ou dans les moindres détails. C’est vrai… cela enlourdi considérablement les procédures, souvent déjà compliquées. Mais bon, si tel est le désir des gens et surtout dans les cas des dossiers chauds et sensibles… De plus, il peut toujours y avoir un comité de vigilance du projet, composé justement par certains de ces citoyens interpellés par la problématique.

Enfin, c’est une piste de solutions qui me semble honorable, mais cela reste tout de même que mon opinion!

mercredi 14 mai 2008

Solution : Gouvernement parallèle?

Lima, Comas, Collique
14 mai 2008

Iniquité, cause d’un manque d’éducation, de problèmes environnementaux, de santé et finalement, de violences. Évidemment, il y différent niveau d’iniquité. En ce qui concerne le Pérou, je ne crois pas que le gouvernement soit totalement absent, bien que ce ne soit pas la mer à boire. Cependant, je ne discuterais pas des origines de cette iniquité, cette problématique étant un sujet en soit, et fort complexe avec des causes internationales. En faite, j’ai envie de discuter d’une solution à cette inégalité.

Oui, une solution que j’observe continuellement ici : le réseau d’entraide social. Fort complexe, développé et tentaculaire, le réseau que j’observe ici émerge du peuple et ressemble à un gouvernement… parallèle.

Il contient ces dirigeants locaux et régionaux, des programmes de distribution de services, ces tables de concertation et même… sa propre police! En effet, hier j’ai appris que, non satisfait de la police officielle, les gens de la place paient un service de protection indépendant, soit des jeunes locaux et costauds. Pour ce qui est des autres services, eh bien c’est une organisation communautaire qui négocie les services d’eau, de collecte de déchets, planifie dans une certaine mesure l’urbanisation et gère un programme gouvernementale de distribution du lait...

Preuve qu’avec la volonté, il est toujours possible de faire de belles choses!

lundi 12 mai 2008

Une journée à pied!

Lima
9 mai 2008

Aujourd’hui, Guillaume et moi sommes allés rencontrer pour le 2e fois notre ONG APDES. Cela ne fut pas ce que l’on s’attendait. Ils nous demandent énormément de choses, mais pas tellement en lien avec notre maîtrise.

En effet, ils nous proposent surtout de la collecte de données. Seulement, cette collecte s’effectue sur beaucoup de sujets, pas tous en lien direct avec notre formation et les exigences de notre programme. C’est en dernier lieu que notre analyse et diagnostique est requis, mais pour nous, cette partie est primordiale. Nous allons donc devoir leur présenter notre vision du plan de travail, afin que toutes les parties soient satisfaites.

Puis, nous sommes allés visiter la partie sud de Lima, et à pied cette fois. Ainsi, nous avons pu voir le mur de différence nord-sud dans la ville. Si normalement dans cette expression on considère que la partie nord est plus riche, ici c’est l’inverse. Le sud de Lima, c’est la partie aisée, avec ces grand restaurant, ces grands magasins, c’est grandes maisons et surtout, sa haute sécurité! On ne fait pas que sentir la richesse, on la voie, et elle n’est pas dissimulée, sinon que les maisons sont de véritables châteaux forts, avec leurs murs surmontés de barbelés électriques et leurs gardes armés.

Mis de côté la conscience de cette opulence face à la pauvreté adjacente, cette partie de la ville reste tout de même magnifique et fort agréable à visiter. L’air y est meilleur, les rues sont calmes et paisibles, les arbres sont gros et fournis, et les oiseux chantes. Il y a même un terrain de golf tout de vert vêtu, avec de vielles maisons et ces oliviers plus que centenaires. Vraiment, nous avions l’impression de ne pas être dans la même Lima que nous connaissions. Ce qui est d’autant plus frappant que Miraflores n’est qu’à 1h de marche du centre-ville.

Bref, voilà la preuve qu’ici autant qu’en bien d’autres endroits, de grandes inégalités sont présentes et que les richesses ne sont pas distribuées équitablement.

mercredi 7 mai 2008

Aller hop... première photo de Collique

Puisque plusieurs personnes me l’ont demandé, voilà une première photo de Collique, là où nous travaillons et vivons. C’est un quartier de Comas, lui-même un district de la ville de Lima, en bref, aussi compliqué que Montréal. Ce district est l’un des plus grands, un des plus densément peuplés, et aussi l’un des plus pollués de la ville. En effet, les vents amènent toute la pollution du centre et s’engouffrent dans les montagnes bordant la ville.

D’ailleurs, sur la photo, nous semblons très loin de la côte, mais en fait, nous ne sommes pas à plus de 5 km de la mer, le brouillard nous occultant la vue. Cette image fut prise sur le sommet de la Casa communiaria, où nous travaillons. Guillaume habite deux pas de la Casa et personnellement, je vis à une quinzaine de minutes de marche, plus bas dans la vallée (sur la ligne d’horizon à gauche de l’image).

À droite de la photo, sur la colline, se trouvent les maisons des gens les moins nantis. Ce sont aussi ceux qui, en général, ne sont desservis par aucun service, soit la distribution d’eau potable et d’assainissement. Pour ce qui est de la collecte des déchets, disons qu’en général, elle est peu présente. Nous voyons souvent des camions de la ville pour les ramasser, mais ils ne se promènent que sur les grandes avenues.

mardi 6 mai 2008

Comment créer la pauvreté en 7 étapes!

1- Surproduction mondiale de certains pays et grande quantité de liquidités.

2- Autorisation de grands prêts à de très faibles taux d’intérêt (encourage la dépense et l’emprunt)

3- Prêter ces sommes d’argent pour le développement international, sans regard des gouvernements en place dans les pays emprunteurs, et sans condition d’utilisation ou demande de responsabilités de la part de ces gouvernements.

4- Disparition de ces immenses montants, sans le développement et l‘investissement pour la mise en capital de ces sommes.

5- Crise économique mondiale… hausse phénoménale des taux d’intérêt…

6- Puisque très faible capitalisation des sommes dépensées (peu de moyens de production, forte dépendance face aux importations, peu de valeur ajoutée aux biens produits), les pays emprunteurs se retrouvent dans l’incapacité de payer leurs dettes et intérêts face à leurs créanciers.

7- Pour éviter l’effondrement du système économique mondial, mise en place de mesures de redressement par les pays et organismes créanciers envers les pays emprunteurs, soient les « Plans stratégiques d’interventions ». Consistent en la libéralisation des économies, soit :
a. Privatisation des services publics (éducation, électricité, santé, gestion de l’eau et des déchets, etc)
b. Augmentation substantielle des prix
c. Mise à pied en parallèle d’une grande portion des emplois au gouvernement
d. Baisse substantielle de la capacité d’achat
e. Augmentation généralisée du chômage
f. Augmentation de la pauvreté, dont la pauvreté extrême

Évidemment, ces étapes sont de grandes généralités. Cependant, la ligne principale reste sensiblement la même. Cette dernière est appliquée par le Fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), les pays créanciers (club de Paris) et les institutions créancières privées (club de Londres).

Lima: Jour 2

Département de Lima
Municipalité de Comas
Arrondissement de Collique (zone 1 à 3)
2 mai 2008

Deuxième journée, et toute une!

Plan de la journée :
1- Première rencontre avec notre ONG, Ayni Desarollo, son personnel et le directeur, Alberto. Présentation des rôles de d’Ayni sur la santé humaine et d’APDES, une deuxième ONG qui se concentre un peu plus sur les questions environnementales.

2- Petit magasinage en solo pour l’achat de biens essentiels.

3- Deuxième rencontre avec Alberto, mais cette fois avec une description de la situation politique du Pérou, de la géographie, du fonctionnement administratif régional, départemental et municipal. C’est à ce moment aussi qu’il nous fut expliqué le pourquoi de la pauvreté du pays.

4- Départ pour l’arrondissement de Collique, dans la municipalité de Comas. Distance, pas plus de 30 kilomètres. Temps, 1h30, et en taxi, donc plus rapide qu’en bus!

5- Visite de la Casa communitaria, appartenant à Ayni et construite il y a quelques années par des étudiants en ingénierie de l’université de Sherbrooke. Présentation du personnel et la casa.

6- Finalement, rencontre de nos familles respectives et installation dans ce qui sera notre maison pour les quatre prochains mois. Malgré un grand stress d’avant rencontre, en ce qui me concerne, rien à redire. Toute ma famille est merveilleuse, charmante et très accueillante.

Donc voilà notre 2e journée. En ce qui me concerne, elle commença à 8hoo et se termina à 22hoo par une discussion de 2 heures avec le papa de la famille. Et quelle discussion! Tout y passa : l’histoire perdue du Pérou par la conquête du pays par les conquistadores, la fabrication des merveilles du pays, la géopolitique et même… les extra-terrestres! Vraiment… merveilleux!

Lima: Jour 1

Lima
1er mai 2008

Première journée… 1er mai… jour du travail… tout est fermé! Mais cela étant dit, il n’y a pas eu trop de problèmes, si ce n’est les questions techniques et linguistiques.

Sans blague, ma première vraie impression sur le Pérou, et Lima en particulier, concerna l’environnement.

L’environnement parce que lorsque l’on sort de l’aéroport, le premier constat est la lourdeur de l’air, humide et très chargé en polluants.

Sans entrer dans le négativisme, il est facile de voir, ou plutôt sentir, que les véhicules n’ont pas pour la plupart les systèmes adéquats pour traiter leurs rejets atmosphériques. Le résultat, un smog opaque occultant mer et ciel et ce, même au sommet d’une colline!

Effectivement, aujourd’hui nous sommes allés au cerro San Cristobal, un sommet donnant sur tout Lima. Malgré le temps ensoleillé, il était tout à fait impossible de voir la mer, à un peu plus d’une dizaine de kilomètres du sommet.

Cela étant dit, la vue était magnifique, mais surtout, les gens étaient d’une gentillesse incroyable. En redescendant la colline dans un vieux bus, dans un tournant ma foie fort escarpé, je discutais avec un vieil homme qui me décrivait les différents districts de Lima et m’indiquait quelques lieux… un immense cimetière, le stade de football national, les quartiers huppés et ceux l’étant moins, etc!

Aussi, toujours à ce sommet nous avons aperçu les autres lieux visités dans la journée : Miraflores, Barranco, la plage, la place d’armes avec le palais présidentiel et la cathédrale, sans oublier la magnifique place San Martin, avec ces immeubles tout de blanc vêtus et sa verdure intérieure.

Une petite dernière impression… le bruit dans la ville. Cela concerne encore les voitures. Tous les conducteurs klaxonnent toutes les 2 secondes et ce, jour et nuit!

Mais malgré tout cela, le sommeil fut très et facile et très profond, après une telle journée.

vendredi 25 avril 2008

Flux RSS… ou nouvelles en continue!

Tout d’abord, c’est quoi un flux RSS? Est-ce que ça rend malade?

Eh bien non, ça ne rend pas malade! En faite, ce sont des flux d’actualisation de données. Cela permet la transmission dynamique et automatique d’informations d’un site où le flux est généré vers un site « abonné » au flux. Par conséquent, des nouvelles, des alertes, ou toutes autres informations nécessitant une grande diffusion, peuvent être retransmises de manière facilitée.

Là, vous me voyez venir. Eh oui, ce présent site génère un flux RSS. Donc, si vous êtes intéressé, vous pourriez vous abonner et voir les titres de mes nouvelles dans votre page d’accueil Google et être constamment à jour concernant notre projet.

Donc, voici les étapes en images :


1


2

3

4

5

Voilà, si vous avez des questions concernant mon flux, ou si vous avez des difficultés d'intégration, n'hésitez pas à me contacter.

mercredi 26 mars 2008

Le Pérou en bref!

Pays andin et fortement montagneux, causé par la collision de deux plaques tectoniques, le Pérou est le siège d’une grande activité géologique. Avec l’écoulement des millions d’années, cela a créé une grande variabilité climatique dans cette zone. Ainsi, cette variabilité de paysages désertiques, montagneux, ou encore tropicaux humides, permit l’émergence d’une grande diversité biologique.

Cette isolation naturelle fut aussi propice au soutien d’une multitude de cultures et malgré la colonisation espagnole, ces dernières sont encore présentes au Pérou. Ainsi, il persiste la culture quechua et aymara.

Cependant, de grandes inégalités surgissent toujours envers les premières nations péruviennes. Leur accès aux sphères décisionnelles est restreint, et cela cause une répartition inadéquate des richesses du pays. L’on trouve donc des très riches… et des très pauvres.

De plus, dans les années 80’, le Sentier lumineux, un groupe de rebelles, a tenté de renverser le pouvoir. La répression de l’armée contre les sentièristes fut sanglante et le peuple, pris entre deux feux. Ainsi, entre 1980 et 2000, il y eut 69 000 victimes selon les estimations.

Depuis, le groupe de rebelles semble avoir disparu, ou à tout le moins a réduit considérablement ces activités, et le pays se relève maintenant de ce massacre. Aujourd’hui, le Pérou profite de la manne touristique, d’autant plus que le Machu Picchu est considéré comme une nouvelle merveille du monde.

Donc, je crois que l’on peut dire :
Le Pérou, pays riche! Riche en biodiversité, en ressources naturelles, mais aussi en culture. Cependant, beaucoup restent à faire dans le partage des richesses et l’équité entre les différents peuples péruviens.

samedi 15 mars 2008

Show de financement - vendredi 28 mars


Le compte à rebours est enclenché depuis déjà belles lurettes. Cependant, le tic tac des aiguilles commence à se faire entendre de plus en plus fort.

Cela étant dit, le financement de notre projet n’est pas encore terminé, bien au contraire!

Le PLUS GROS ÉVÉNEMENT de l’hiver ARRIVE!!!

Un SHOW ROCK de financement pour notre projet, le vendredi 28 mars au Téléphone rouge, à Sherbrooke. Pour vous divertir, 2 bands de musique expérimentés jusqu’à 12h00 et pour les couches très tard, un DJ prendra la relève jusqu’à la fermeture…

Et tout ça, à quel prix… 5$ seulement. L’ensemble des bénéfices de la vente de ticket, des pourboires vestiaires et de la vente de shooters ira pour le projet.

Donc, j’espère vous voir!